Ce livre est d'abord l'histoire d'une réconciliation, celle de l'Europe avec elle-même. Longtemps demeuré un concept quelque peu mythique, plus propice au lyrisme d'un Victor Hugo qu'à la rigueur des géographes, l'Europe a pris corps au sortir de la seconde guerre mondiale, sous la forme d'un projet politique visant à apporter la paix, la stabilité et la prospérité à un continent trop longtemps déchiré par des affrontements suicidaires.
Ce projet politique n'a toutefois trouvé sa signification profonde et sa dimension véritable qu'avec la fin de la division du continent, par la grâce de cet «automne des peuples» de 1989 qui emporta avec lui le mur de Berlin et l'ordre bipolaire hérité de Yalta.
De la chute du mur de Berlin à la guerre au Kosovo, en passant par l'unité allemande, l'implosion de l'URSS et de la Yougoslavie ou le « divorce de velours » tchécoslovaque, ces dix dernières années auront été, pour notre continent, des années de bouleversements, tels qu'il faut sans doute remonter à la chute de l'Empire romain pour en trouver de comparables.
Le Conseil de l'Europe y a joué un rôle particulier, en tant que structure d'accueil privilégiée des nouvelles démocraties européennes, passant de 23 à 41 Etats membres (dont 17 pays d'Europe centrale et orientale) entre 1990 et 1999. C'est à un voyage au coeur de cette «décennie pour l'Histoire» auquel le lecteur est convié...